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Pour Noël, Disney offre le plus beau des cadeaux à sa plateforme : son premier chef-d’oeuvre exclusif - Midi Libre

Dans un monde idéal, la dernière création du studio Pixar, Soul aurait dû sortir le 24 juin, un mois après son triomphe au Festival de Cannes. Dans ce monde-ci (qui fait ce qu’il peu), le film d’animation de Pete Docter et Kemp Powers arrive en exclusivité sur Disney + le 25 décembre.

Après les émotions, l’âme... mais de l’émotion toujours ! Il y a cinq ans, Pete Docter, sans doute le meilleur auteur du studio d’animation Pixar, qui avait déjà fait des merveilles avec Monstres & cie (2001) et Là-haut (2009), avait réussi dans Vice Versa à mettre en scène littéralement les émotions et le subconscient d’une pré-adolescente en perte de repères. C’était éblouissant et jubilatoire de prime abord, et passionnant et génial avec le recul.

Avec Soul, il s’attaque comme le titre l’indique, à un autre concept, l’âme, qu’il représente une nouvelle fois de façon concrète et pour tout dire adorable. Comme on a chacun sa petite idée du Grand Après, il nous présente le Grand Avant, où les âmes acquièrent leur personnalité, leur caractère et cette petite étincelle sans laquelle elles ne peuvent réussir le grand plongeon dans la vie !

Joe Gardner, à la recherche de son corps

C’est là que tombe un peu par hasard (enfin, il s’est échappé du grand escalier menant vers le Grand après!) Joe Gardner, un pianiste new-yorkais qui, avant de se retrouver dans cette fâcheuse situation, venait enfin d’accéder au rêve de sa vie, devenir jazzman pro, lui qui se morfondait dans un gagne-pain de prof de musique dans le public.

Dans le Grand avant, il se voit attribuer la préparation d’une âme. Pas n’importe laquelle : 22, un ectoplasme mignon mais farouchement indépendante qui depuis des siècles refuse de s’incarner. Rien, ni personne n’a jamais suscité la moindre étincelle en elle. Néanmoins, pour se distraire, elle va aider Joe à retrouver son corps.

Un millésime exceptionnel

Le tour de force narratif de Soul ne situe pas tant dans l’exploration – au demeurant très ludique - de cet ante-monde mais dans le choix de revenir au monde concret pour précisément réfléchir d’une manière à la fois plus abstraite et plus sensible, aux vastes questions qu’il s’est choisies : sommes-nous programmés à un destin en fonction de nos personnalités et capacités ? Une vie n’est-elle pleinement réussie que passionnée ? Faut-il nécessairement réaliser ses rêves pour être heureux ?L’accomplissement est-il l’épanouissement ?

Oser fouiller de telles interrogations existentielles, en acceptant ce qu’elles peuvent comporter d’angoisses métaphysiques et de névroses contemporaines dans le cadre d’un film d’animation familial, il n’y a que Pixar à avoir cette audace qui n’aurait été que prétention, sans l’intelligence, l’humanisme et la générosité qui, avec ce studio, ne vont pas sans. De ce point de vue, Soul est un millésime exceptionnel, avec un sacré nez, et long en bouche. 

Un pur enchantement esthétique

Mais Soul est aussi un pur enchantement esthétique. La représentation de l’outre-monde balance entre noir vibrant, vide tellurique, limite horrifique, du Grand Après, épure d’inspiration cubiste et confiserie volontairement standardisé du Grand Avant, sans rien dire des étendues hantées par les âmes rongées par leurs obsessions et leurs passions... De son côté, le monde
réel témoigne du degré ahurissant de perfection auquel est parvenue l’animation 3D, mais aussi d’une vision positive du cosmopolitisme urbain.

Cette bipolarité assumée et virtuose va jusqu’aux musiques, électroniques et expérimentales s’agissant du plan abstrait (signées dans ce cas du prestigieux tandem Trent Reznor & Atticus Ross), et organiques et libertaires s’agissant de la réalité (composées par le jazzman érudit Jon Batiste).

Une petite merveille de sagesse

Si au final, Soul s’avère tout bonnement extraordinaire, c’est qu’il réussit précisément à harmoniser ces différents mondes et styles, et partant à signifier que la clé se trouve sans doute dans l’acceptation de la complexité, et surtout l’humilité que celle-ci implique.

Une petite merveille de sagesse, tout autant électrisante et consolante, désopilante et grisante, qui avait le potentiel de toucher tout le monde... comme ce fichu virus qui en contraint la diffusion sur la seule plateforme Disney +. Et c’est ainsi que Disney offrit pour Noël, le plus beau des cadeaux à son site de visionnage en ligne : son premier chef-d’oeuvre exclusif.

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