Il était l’une des références du fado, le chant populaire urbain emblématique du Portugal et le chant de l’âme de Lisbonne, sa capitale. La ville natale de Carlos do Carmo lui avait d’ailleurs consacré une exposition en 2014, pour célébrer ses 50 ans de carrière. Ce vétéran adulé du fado moderne fit figure d’exemple et de précurseur pour de nombreux fadistes des générations suivantes, tels Camané, Mariza, Cristina Branco, Ana Moura, Carminho…, soucieux de donner une nouvelle vigueur au fado, sans en renier les fondamentaux. Carlos do Carmo est mort à Lisbonne, vendredi 1er janvier, d’un anévrisme, à l’hôpital Santa Maria, à l’âge de 81 ans.
L’annonce de son décès a suscité de nombreux hommages émanant de la scène musicale et de personnalités portugaises, dont le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa. Le lundi 4 janvier a été décrété journée de deuil national. Selon la presse portugaise, le gouvernement a également proposé au président de la République l’attribution posthume de l’ordre de la Liberté, « en raison du rôle décisif joué par Carlos do Carmo dans le renouvellement du fado ».
Carlos do Carmo est né le 21 décembre 1939, à Lisbonne, d’une chanteuse de fado célèbre, Lucilia do Carmo (1919-1998), et d’un père libraire, qui ouvrent en 1948 une maison de fado sous le nom d’Adega da Lucilia (« La cave de Lucilia »), rebaptisée plus tard O Faia, située Rua da Barroca, dans le Bairro Alto, dominant le Tage. Après la mort de son père, en 1962, Carlos do Carmo rentre de Suisse, où ses parents l’avaient envoyé à 15 ans pour ses études, et reprend la gestion de l’endroit. Il y fait ses débuts de chanteur de fado, puis grave, au fil des années 1960, ses premiers disques, dont Estranha Forma de Vida, enregistré en 1964 avec orchestre, un fado créé par l’icône du genre Amalia Rodrigues (1920-1999), sur une musique d’Alfredo Marceneiro (1891-1982), qui paraît sur le label Alvorada, et l’album O Fado Em Duas Gerações, enregistré avec sa mère, Lucilia, paru en 1969 chez Decca.
Carrière internationale
Au Portugal, il devient rapidement un chanteur populaire et honoré. Longtemps proche du Parti communiste, le chanteur s’évertue à démontrer qu’il n’existe pas de complicité entre le fado et la dictature – les opposants au régime salazariste (1933-1974) dénonçaient en effet les trois « f », fado, football et Fatima, comme l’« opium du peuple », selon l’intelligentsia portugaise. Avec les années 1970, commence sa carrière internationale et les premières tournées. Carlos do Carmo chante notamment en Angola, aux Etats-Unis, au Canada. Au Brésil, où sa mère avait vécu plusieurs années avant de rentrer à Lisbonne pour ouvrir sa maison de fado, il se produit aux côtés d’Elis Regina, au Copacabana Palace, à Rio de Janeiro, où il recevra le titre de citoyen d’honneur en 1987.
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