Un haletant thriller d'espionnage à la violence cartoonesque, une fable sur le monde numérique, une adaptation virtuose de Philip Roth. Que faut-il voir cette semaine ? Découvrez la sélection cinéma du Figaro.
Tromperie - A voir
Drame d'Arnaud Desplechin, 1h45
À découvrir
Visiblement, Arnaud Desplechin est un adepte des sports extrêmes. Déjà, adapter Philip Roth est une gageure. S'attaquer à son roman le plus tordu relève du casse-gueule. Le réalisateur s'en tire avec les honneurs de la guerre. Le héros s'appelle Philip. Il est écrivain. Régulièrement, dans le studio qui lui sert de bureau, il retrouve sa maîtresse, mariée elle aussi. Il y a une scène d'amour torride. Le reste du temps, ils parlent. L'ensemble, assez virtuose, est construit en douze chapitres. Il y a quelque chose de littéraire, de théâtral, dans ces joutes verbales, ces phrases à double tranchant. Léa Seydoux se taille la part de la lionne. Elle est taquine, d'une sensualité peu commune. Il y avait un livre. Il y a désormais le film. Roth-Desplechin : un partout. E. N.
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The Card Counter - A voir
Thriller de Paul Schrader, 1h52
Le monde est un tapis vert. William va de casino en casino. Il ne voit pratiquement jamais la lumière du jour. Sa vie se passe à des tables de jeux, sous des néons blafards, devant des piles de jetons à la taille variable. On reconnaît là la signature de Paul Schrader, des êtres au bout du rouleau en quête de rédemption. C'est comme si Bresson avait rencontré Peckinpah, même si cette fois la violence est toujours hors champ. The Card Counter est tendu, maîtrisé, pessimiste. Il y aura du sang. L'espoir sera présent, néanmoins. La dernière séquence cite carrément la conclusion d'American Gigolo . Les jeux ne sont pas faits. E. N.
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The King's Man - Première Mission - A voir
Film d'action de Matthew Vaughn, 2h11
Ralph Fiennes en star de film d'action ? Il n'y avait que Matthew Vaughn pour y penser. De la guerre des Boers jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'intrigue de ce haletant thriller d'espionnage à la violence cartoonesque oppose un Ralph Fiennes impeccable d'élégance canaille face à des méchants plus terribles les uns que les autres. On saluera la performance de Rhys Ifans, incroyable en Raspoutine, qui réserve une séquence d'action chorégraphiée façon ballet russe qui laissera le spectateur admiratif. E. N.
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Nos plus belles années - A voir
comédie dramatique de Gabriele Muccino, 2h15
Ils avaient 16 ans en 1982. Il y avait des manifestations et on dansait sur des tubes discos. Les années ont passé. Giulio est devenu avocat. Paolo a fini par décrocher un poste de professeur de lettres. Le pauvre Riccardo continue à essayer de placer ses critiques de cinéma dans des revues et parle toujours d'écrire un roman. Quant à Gemma, elle a disparu, réapparu, a vécu avec les uns et les autres, un tourbillon de charme et d'énergie. Quand ils se revoient, ils trinquent «aux choses qui rendent heureux». Nos plus belles années en fait partie. On se croise. On se perd. C'est la vie, quoi. Elle éclate sur l'écran, dans une bonne humeur communicative, une nostalgie de qualité, avec une modestie de ton qui force la sympathie. Salute ! E. N.
Les Enfants du soleil - A voir
Drame de Majid Majidi, 1h39
Ali et ses trois copains, 12 ans pour le plus grand, aiment les voitures et faire la course. Un vieil homme aux bras décharnés, incarné avec drôlerie par Ali Nassirian, leur propose un « gros coup ». Un trésor enterré sous une école. Il y aura des rebondissements à la pelle. On ne s'étonnera pas que le réalisateur iranien Majid Majidi soit un admirateur de Truffaut. Dans Les Enfants du soleil, le cinéaste met donc en lumière le sort des gamins des rues, sans discours superflu ni misérabilisme. Grave problème de société en Iran, ils sont plus de 1,7 million à vivre au jour le jour de menus travaux, soumis souvent à la drogue et à la violence. Tous ces gamins sauront-ils seulement qu'un film raconte leur histoire ? B. P.
Lamb - On peut voir
Drame de Valdimar Jóhannsson, 1h46
Tout est bon dans le mouton. Les Islandais ne peuvent pas s'en passer, les cinéastes islandais non plus. On le comprend à la vision de Lamb, puissant premier film de Valdimar Johannsson. Son couple d'éleveurs, Maria et Ingvar, vit dans le même isolement et le même paysage. Quand une brebis met bas un étrange agneau, leur vie s'éclaire. Lamb s'inspire de plusieurs contes folkloriques islandais. Il n'en dit pas moins quelque chose de profondément universel et contemporain. Sur le désir d'enfant – Noomi Rapace, la Lisbeth Salander de la trilogie Millénium , joue une mère à tout prix avec une intensité folle. Sur la place de l'homme dans la nature et sa cohabitation avec le règne animal. Le mouton islandais n'a pas grand-chose à envier à la panthère des neiges des hauts plateaux tibétains. S'il est grégaire et banal, il exerce ici une fascination semblable à celle du félin rare et solitaire. E.S.
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Belle - On peut voir
Film d'animation de Mamoru Hosoda, 2h02
Suzu (Louane), une adolescente japonaise complexée, se réfugie dans l'univers d'une application de réalité virtuelle. Avec son avatar, Belle, une diva saturée de rose, la jeune femme se découvre un talent insoupçonné pour le chant et une popularité mondiale. Derrière le remake sirupeux de La Belle et la Bête, Mamoru Hosoda (Les Enfants loups, Le Garçon et la Bête) signe une fable éclatante sur notre monde numérique. S.C.
Next Door - À éviter
Comédie de Daniel Brühl, 1h32
Pour son premier film, Daniel Brühl, l'inoubliable star de Good Bye, Lenin ! (2003), se met en scène. Son personnage d'acteur à la stature internationale, soudain confronté à un voisin acrimonieux dans un bistrot berlinois, démarre sur les chapeaux de roues, mais s'enlise rapidement dans un pathos aussi psychanalytique que nombriliste. Dommage… O.D.
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Divertissement
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